La Guinée face à la crise malienne

Article : La Guinée face à la crise malienne
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18 janvier 2013

La Guinée face à la crise malienne

Salvador - BA par dilmaroussef, via Flickr CC
Salvador – BA par dilmaroussef, via Flickr CC

Appelé jadis les Rivières du sud, la Guinée est un grand voisin du Mali. En plus du facteur géographique – la Guinée est située au sud du Mali, ces deux pays partagent une grande page d’histoire commune, à tel point qu’on les qualifient parfois de deux poumons du même corps.

Depuis le début de la crise qui frappe le Mali de plein fouet (qui il y a peu encore était cité comme un exemple en matière démocratique), la Guinée en bon voisin n’a cessé d’apporter son soutien à la résolution de ce conflit. Même si la diplomatie guinéenne peine à se faire entendre dans les grands rendez vous continentaux depuis la mort du charismatique Ahmed Sékou Touré (premier président de la Guinée), force est de constater que le pays et son actuel président, le professeur Alpha Condé, ont toujours eu une approche plutôt réaliste dans cette crise que subit impuissant le voisin malien.

Le chef de l’état guinéen fait partie des dirigeant ouest africain qui ont toujours réfuté toute idée de négociation avec les groupes salafistes et terroristes du Nord Mali. Alpha Condé a qualifié d’illusion le fait de vouloir négocier avec des terroristes et des islamistes radicaux. « On ne peut pas dialoguer avec des terroristes » déclarait-il sur les ondes France 24 et RFI en octobre 2012. Pour le président guinéen la solution à la crise que subit le voisin malien passe par deux étapes que sont la guerre pour libérer les villes du nord (Kidal Tombouctou et Gao…) et la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Une lutte antiterroriste dans laquelle devront s’engager tous les Etats de la sous-région.

La fermeté du président guinéen envers les mouvements terroristes et salafistes est aujourd’hui partagée par la plupart des Etats voisins et au-delà. L’intervention française au Mali est soutenue de façon générale par la communauté internationale, qui sera très bientôt appuyée par les troupes de la CEDEAO et le très aguerris bataillon Tchadien de 2.000 soldats, qui se préparent à rallier le Mali et ses différentes zones de combats.

Quel est la contribution guinéenne aux troupes de la CEDEAO ?

Le gouvernement guinéen a annoncé par la voix de son porte parole Albert Damantang Camara sur les ondes de la télévision nationale l’envoi imminent d’un contingent de 125 soldats pour participer sous l’égide de la Mission Internationale de Soutien au Mali (Misma) à la guerre de libération du nord Mali, aux cotés des autres troupes engagées dans ce conflit (soldats maliens,de la CEDEAO, les troupes françaises et Tchadiennes…). 125 soldats guinéens, soit le  plus petit contingent qui a été annoncé par un pays dans ce conflit pour l’instant… Albert Damantang Camara a expliqué que la Guinée est en pleine phase de restructuration de ses forces de défense et de sécurité, ce qui justifie clairement le fait que la pays n’a pas les possibilités et les ressources que les autres pays peuvent avoir.

Pour sa part, lors de son traditionnel face à face à la presse, le chef de la diplomatie guinéenne Louncény Fall a déclaré :

« Nous avons une longue histoire avec le Mali et nous pensons que par devoir de solidarité, la Guinée sera toujours aux côtés du peuple malien pour l’aider à traverser cette période difficile de son histoire. C’est notre rôle et nous allons l’assumer pleinement aux côtés des autres pays africains »

Malgré ses faibles moyens, la Guinée à l’instar de ses voisins de la CEDEAO est décidée à aider le Mali dans la bataille contre les islamistes radicaux et les terroristes qui sèment sur leur passage un véritable vent de terreur et de désolation.

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