Ukraine : inquiétudes et craintes de la diaspora estudiantine africaine

Depuis le début de la crise ukrainienne, craintes et inquiétudes sont deux mots qui décrivent assez bien le sentiment général qui prédomine au sein de la communauté estudiantine africaine d’Ukraine.
Nous nous sommes entretenus avec quelques membres de cette grande communauté estimée environ à 10 000 étudiants. Comment vivent-il cette crise de l’intérieur ? Quel est l’impact de ces évènements sur leur vie de tous les jours ?
Depuis deux ans, Peter Béa vit à Dnipropetrovsk une ville du centre de l’Ukraine. Ce jeune étudiant guinéen explique qu’il ne parvient plus à bien se concentrer sur ces cours depuis le début de ces évènements « comment veux-tu que je puisse me concentrer sur mes cours avec cette escalade pas loin de moi; ces images d’hommes armés jusqu’aux dents en Crimée à moins de 24 heures de bus d’où je vis, des images qui tournent désormais en boucle sur toutes les grandes chaines d information ».
« Vivement la fin de cette crise » s’écrit pour sa part Lucie étudiante congolaise vivant à Kharkiv; ville russophone de l’est du pays. « Je ne suis pas du tout rassurée quant à ce qui se passe autour de moi. Il est difficile de joindre les deux bouts dans ce pays en temps normal à plus forte raison en temps de crise, car c’est cela aussi la particularité de ce pays. Même les Ukrainiens peinent à trouver du travail à plus forte raison nous les étrangers ».
Quant à Mohamed Traoré un autre étudiant expatrié ce qui le préoccupe le plus c’est l’aspect linguistique. En effet dès leur arrivée les nouvelles autorités ukrainiennes se sont empressées de supprimer l’usage officiel de la langue russe dans les régions à majorité russophone. « Comment allons nous faire ? nous qui ne comprenons que le russe, nous qui avons consacré une année à la faculté préparatoire ? Ce sont des questions que l’actualité ukrainienne m’amène à me poser car la grande majorité des étudiants expatriés africains d’Ukraine ont appris la langue russe à la faculté préparatoire ».
« Pas question de rentrer chez moi sans diplôme quelque soit ce qui arrive » rétorque pour sa part Adilson un étudiant angolais en télécommunications qui m’explique tout ému les sacrifices consentis par ses parents pour lui permettre de poursuivre ces études en Ukraine. Le jeune étudiant raconte la grande inquiétude de ses parents quant à l’évolution de la situation » Mes parents m’appellent parfois plus de cinq fois par jour, ils sont eux aussi vraiment inquiets. J’essaye de les rassurer au mieux que je peux, mais je t’avoue que ce n’est vraiment pas chose aisée.
Tous ces étudiants ont en commun un voeu celui de voir les choses rentrer vite dans l’ordre ce qui leur permettra affirment-ils unanimement de poursuivre sereinement leur formation supérieure au pays de la vodka et du vinok.
A bientôt j’espère !
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